Au nom de la terre, les Suicides des agriculteurs.
Durant ma tendre enfance, j’ai longtemps souhaité être fermier. Pourquoi ? Sans doute parce que le métier de paysan est une profession de foi, un véritable apostolat au cœur de la nature. Il n’existe pas de plus belle activité que celle de maîtriser son environnement pour nourrir le monde.
Et pourtant les Suicides des agriculteurs ne cessent de monter ; plus d’un par jour ! Comment est-ce possible alors même que nous avons besoin de nos paysans pour dessiner nos belles campagnes et garnir l’étal du boulanger ? Nos Tronches de Cake ont sûrement un avis sur le sujet, retrouvons-les au célébrissime Balto.
ARCHIBALD – L’autre soir j’ai regardé le film « Au nom de la terre » avec Guillaume Canet – ce témoignage sur la détresse du monde agricole est un cri d’alarme qui doit nous émouvoir aussi intensément que les immigrés qui se noient en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe !
Madgic – Il n’en est rien. Au mieux, les Politiques vont tapoter le cul des vaches au Salon de l’Agriculture devant les caméras, le reste du temps ils surveillent leurs sondages et adaptent leurs discours en conséquence. Les paysans, ils n’en ont rien à battre.
Cake 40 – Etrange paradoxe médiatique : tous les gauchos bobos journalistes, tient un pléonasme, sont prêts à pleurer toutes les larmes médiatiques de leur journal pour un ou deux immigrés noyés, situation tragique au demeurant, mais aucun ne pleure nos plus de 365 morts bien de chez nous ! L’immigré vaudrait-il plus qu’un paysan !
Huby – C’est à se le demander. Toutes les politiques qui ont voulu modifier le monde paysan ont échoué parce que le monde agricole n’est pas géré par des théories, mais par la dure réalité de la nature.
Cake 40 – D’accord, mais n’oublions pas que la campagne reste une terre cultivée par des incultes.
ARCHIBALD – Comment peux-tu dire de telles conneries ? Le paysan ne parle peut-être jamais d’art, il produit l’art et la culture – la couleur des blés, n’appartient ni aux poètes, ni aux peintres mais bien aux paysans !
Cake 40 – Derrière toutes vos belles paroles ne perdez pas de vue que le paysan regarde pousser ses engrais quand sa journée est finie. Le seul avantage que je vois pour les engrais c’est que lorsqu’il pleut ça lave les bagnoles !
Magmax – Et que faites-vous de l’élevage en batterie, cette honte humaine. Pour les moutons, les veaux, etc. c’est ignoble, mais pour les poules on s’en fout, elles n’ont pas de système nerveux.
Blaireau – Tu ne peux pas dire ça, la poule est comme la femme – elle a un système nerveux, une petite tête, un gros cul et elle aime le blé.
Huby – Mais quel macho tu fais ! Je t’accorde le pardon si comme moi tu penses que le statut de femme est identique à celui de paysan. Quand il pense semis, arrosage, arrachage, la femme pense jambes à épiler, aisselles à raser, ongles à limer et à vernir. Un programme si exigeant qu’il suffit de se laisser aller quelques jours pour se retrouver bien vite en jachère.
Blaireau – Moi, je plains le paysan : le ciel est haut, la terre est basse, seul le bar est à la bonne hauteur pour oublier les crédits qui l’étouffent !
ARCHIBALD – Notre petite bourgeoisie citadine est constituée de déracinés. Remontons une ou deux générations pour y retrouver le paysan qui nous a construits. L’odyssée de l’espèce est là, ne l’oublions pas.
Magmax – Le paysan est comme le mouton – un mouton, pour s’endormir, ne peut compter que sur lui-même.
A la semaine prochaine …
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Sources : Sud Ouest
#LesTronchesDeCake #SuicidesDesAgriculteurs #AuNomDeLaTerre #Agriculture
11 commentaires
En 2020, en ce qui concerne la protection sanitaire, la France s’est rendu compte de la pénurie de masques dont la gestion avait été délocalisée quelques années auparavant. Sans doute faudra-t-il attendre une pénurie alimentaire (une disette ou, pire encore, la famine) afin que soit réellement pris en compte la lente, mais inexorable, mort de notre agriculture et qu’il y soit remédié ? Pourtant, à ce jour, notre agriculture ne produit plus que 55% environ de nos besoins alimentaires ! Pouvons-nous compter sur la solidarité des pays voisins, susceptibles d’être dans le même cas que nous, comme nous avions tous pu le constater, en 2020 pour obtenir des masques, et en 2021 pour des vaccins… Mais à quel prix ? Remarquables résultats des gestionnaires de notre beau pays depuis un demi-siècle. Mais, comme chacun peut le constater actuellement, cela “gaze”, pour certains : « S’il n’y a pas de petits profits, il y a incontestablement de grands profiteurs » (Ce n’est pas de moi, mais de Daniel Confland).
Excellent rappel, merci de l’avoir partagé avec nous car la réalité est souvent absente des débats publics. A bientôt
Le monde paysan a bien changé, c’est a celui qui aura le plus beau tracteur, la plus belle grange..le plus gros 4/4….ect…pour cela ils empruntent ( facilement) au Crédit Agricole, et cette course au toujours plus les amène parfois à la faillite et même au suicide. Je dis cela car je viens ” de la terre”, ma famille à toujours très bien vécu de sa ferme car avec la sagesse des anciens elle n’a jamais ” voulu péter plus haut que son cul”. J’ai regardé le film et c’est tout à fait ça.
C’est en partie juste, il y a aussi ceux qui se font embarquer par le miroir aux alouettes des vendeurs d’engrais, machines, et autres bâtiments. Ils n’ont pas toujours la sagesse des Parents et croient encore au Père Noël. Ces suicides témoignent de l’honneur qu’ils ont à réussir ce qu’ils ont entrepris. On pourrait regretter que les Hommes politiques n’aient pas la même vision de l’honneur ! A bientôt
Au mois ça, c’est dit ! Merci d’avoir partagé votre opinion si franchement et bravo. A bientôt
Je rejoins et applaudis des deux mains cet hommage à nos amis de la terre si peu souvent honorés et indispensables à notre vie dont le métier est si beau mais si dur.
Mon grand-père maternel était viticulteur près de Cognac avec la petite distillerie collée à la ferme. Il y avait aussi quelques vaches, cochons, de la volaille… et les cultures qu’il fallait pour nourrir tout ce petit monde.
Mes grand-parents vivaient en autarcie quasi totale… mais à quel prix !
J”y ai passé des vacances merveilleuses, mais c’est aujourd’hui que je mesure à quel point c’était un véritable esclavage au quotidien… pour de si modestes résultats financiers.
Heureusement que ce n’était pas l’argent qui motivait ces héros du quotidien. Ni les 35 heures occupés du lever du jour au coucher du soleil. Mon grand-père n’a jamais pris de vacances, ni pu vraiment profiter d’une journée complète (traite des vaches oblige…)
Aujourd’hui ce n’est plus pareil.
Certains se sont embarqués dans le mirage du productivisme et de la rentabilité.
Bon nombre ont du déchanter car ils se sont retrouvés prisonniers des crédits qui mangent la quasi totalité de l’argent dégagé et ont un peu abimé la qualité de leur si magnifique travail..
Encore bravo pour ce texte pertinent.
Nos paysans sont effectivement les piliers fondateurs de la France.
Bone journée à vous
Merci pour ce commentaire qui sent le vécu et la nostalgie, tout comme pour moi avec mes Oncles et Tantes d’Auvergne. A bientôt ami fidèle et invisible du Net.
Les temps ont bien changé : le productivisme à outrance les a obligé à s’endetter avec des exploitations qui ne sont plus à dimension humaine, et ne permettent ni de respecter et donc mieux traiter les animaux et l’environnement, pas plus que de vivre correctement de ce dur métier qui exige du temps, des efforts et des sacrifices, car, du temps libre et des vacances, la plupart n’en ont jamais…
Ce film a le mérite de démontrer ce qu’il advient du monde agricole.
D’autres faits tragiques sont à déplorer et toutes les vies ont la même valeur, c’est certain.
Mais il y a trop longtemps que l’on constate cette dérive que la fameuse PAC n’a fait qu’entretenir et perdurer ! A quand le réveil des consciences pour et en faveur de l’environnement ?
Bien à vous mes Tronches.
Bises
Merci Sylvie de soutenir les Tronches et les paysans qui t’embrassent eux aussi. A bientôt.
J”allais faire un com mais le tien exprime déjà tout ce que j’en pense. Merci et bravo.